La leptospirose devient une maladie à déclaration obligatoire

La leptospirose devient une maladie à déclaration obligatoire

La leptospirose, maladie transmissible de l’animal à l’homme, est inscrite depuis le 24 août 2023 sur la liste des maladies à déclaration obligatoire. Tout savoir sur la maladie, le signalement des cas de leptospirose et les gestes à adopter pour se protéger.


Cette maladie présentant principalement des symptômes pseudo-grippaux, peut également prendre des formes graves pouvant entraîner le décès. Celle-ci se transmet à l’homme par contact de la peau lésée ou d’une muqueuse avec de l’urine d’animaux porteurs de l’infection ou d’un environnement contaminé, comme de l’eau douce ou de la terre humide.

Pour mieux comprendre et prévenir les risques d’épidémie, ainsi que pour analyser l’évolution de cette maladie au fil du temps et adapter les politiques de santé publique, certaines maladies doivent être déclarées par les professionnels de santé, ce sont les maladies à déclaration obligatoire (MDO). Récemment, la leptospirose a été ajoutée à cette liste des MDO, à partir du 24 août 2023.

En France continentale, l’incidence annuelle de la leptospirose est estimée à environ 1 cas pour 100 000 habitants depuis 2014, avec environ 600 à 700 cas répertoriés chaque année. Cependant, il y a probablement une sous-estimation du nombre de cas. Dans les départements et régions d’Outre-Mer, ainsi que dans les collectivités d’Outre-Mer, la leptospirose est endémique, et l’incidence peut être de 10 à 70 fois plus élevée qu’en France continentale. Des pics épidémiques surviennent lors de la saison des pluies ou de phénomènes climatiques inhabituels comme les cyclones.

Actuellement, un manque d’informations et de connaissances sur la leptospirose est constaté, notamment en ce qui concerne son incidence réelle, l’émergence de nouvelles souches et le risque de transmission à l’homme à partir de réservoirs animaux émergents. L’ajout de la leptospirose à la liste des MDO permettra une meilleure compréhension de son épidémiologie, un suivi plus précis de la morbidité et de la mortalité, ainsi que la caractérisation des populations à risque pour des interventions de santé publique adaptées.

L’inscription de la leptospirose en tant que MDO facilitera également l’identification de cas groupés, ce qui permettra la mise en place de mesures de gestion appropriées, telles que des alertes aux voyageurs et résidents en zone d’hyper-endémie après des événements climatiques inhabituels, la fermeture d’accès à des cours d’eau, et la mise en place de moyens de lutte contre les réservoirs de la maladie.

En ce qui concerne sa surveillance, Santé Publique France centralise les données, les analyse et les transmet aux autorités sanitaires, tout en fournissant des recommandations pour les mesures à mettre en place. Le ministère de la Santé utilise ces données pour définir et adapter les politiques de santé publique.

Pour se protéger de la leptospirose, des mesures de prévention collective et individuelle sont recommandées. Cela inclut la dératisation, la maîtrise des populations animales en milieu rural, la gestion des effluents des élevages industriels, le drainage des zones inondées, ainsi que le port d’équipements de protection appropriés lors d’activités professionnelles ou récréatives à risque. Après une exposition à risque, il est important de désinfecter les plaies et de consulter un médecin en cas de fièvre.

Enfin, un vaccin efficace contre la leptospirose existe en France, mais il est réservé aux professionnels exposés à des risques élevés et aux personnes pratiquant régulièrement des activités récréatives à risque, après une évaluation individuelle par un médecin. Cependant, la vaccination ne remplace pas la mise en œuvre systématique de mesures de prévention.

En savoir plus sur la vaccination de la leptospirose

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